L'esclavage

Aristote, philosophe grec né en 384 avant J.C. et mort en 322 avant J.C., écrivait qu'il existait des hommes esclaves par nature, c'est à dire nés tels, avec une constitution physique et mentale qui ne leur permettait pas d'être autre chose. A côté d'eux, il reconnaissait les esclaves artificiels, ceux qui étaient conquis ou achetés comme biens, lors des guerres. Dans la ville d'Athènes, on comptait 100 000 esclaves pour 50 000 habitants.

C'est pour gagner de l'argent plus facilement que l'on a asservi des hommes venus d'ailleurs sous prétexte de leur origine différente. L'esclavage a été institué  dès l'Antiquité pour avoir une main d'oeuvre  moins coûteuse et  plus soumise. En Égypte des milliers d'esclaves ont construit les pyramides. En Grèce, des marchés d'esclaves sont organisés. Quant à l'Empire Romain, il fait converger des milliers d'esclaves venus de Germanie, de Gaule ou du Causasse pour travailler les champs, construire les routes et servir de domestiques.

L'Afrique et le drame de l'esclavage

La traite des noirs originaires du sud du Sahara, entre le 15ème et le 19ème siècle, a entraîné, selon certains experts, la déportation d'au moins 19 millions de personnes. Quelque soit le nombre de pertes humaines subies par l'Afrique du fait du trafic négrier, il donne une faible idée des conséquences qu'a eu cette ponction sans précédent sur le développement culturel et économique du continent africain.

Les premiers négriers furent les Arabes. Avant Mahomet, les esclaves noirs étaient vendus sur l'important marché de l'île de Zanzibar, à l'est de l'Afrique. Mais le trafic le plus intense commence après la découverte de l'Amérique. Aux négriers arabes s'ajoutent les marchands européens. Deux à trois millions d'hommes, de femmes et d'enfants seront vendus comme esclaves aux planteurs de canne à sucre des Antilles et du Brésil, ou de coton aux États-Unis. 

En 1685 sous le règne de Louis XIV, en France, Colbert, ministre du Roi Soleil, signe une ordonnance : le "Code noir". Cette ordonnance définit la condition civile des esclaves noirs employés en France : ils seront protégés contre l'arbitraire des propriétaires mais seront considérés comme des meubles et des incapables. C'est-à-dire que l'on peut les déplacer à volonté et qu'ils n'ont aucune responsabilité civile, en revanche on leur reconnaît une responsabilité criminelle entière.

Le long et pénible voyage vers la dignité retrouvée

Ces esclaves voyageaient dans des conditions atroces, enchaînés à bord des bateaux de négriers, ils obéissaient sous les coups de fouets. Beaucoup mourront lors de ces traversées. Mais certains auront la force de se révolter sur les bateaux et dans les plantations

En 1639, à Saint-Kitts aux Antilles, aura lieu la première rébellion. 60 esclaves s'enfuirent dans les montagnes. 500 soldats prirent leur refuge d'assaut et brûlèrent vifs tous les fugitifs. Les meneurs furent écartelés et leurs membres pendus aux lieux de passage les plus fréquentés.

Mais ces révoltes d'esclaves étaient de plus en plus nombreuses. Toutes étaient réprimées dans le sang. Cependant elles réveillèrent les consciences. En France, la première abolition de l'esclavage fut proclamée en 1794, mais ne fut jamais appliquée.  Il fallut attendre le décret de Victor Scholcher en 1848, pour que la France abolisse définitivement l'esclavage dans ses colonies.

Aux États-Unis, il fallut attendre 1861, quand une guerre civile éclata entre le Nord et le Sud. Cette "guerre de sécession" dura 4 ans. Le 1er janvier 1863, en pleine guerre, le président Abraham Lincoln proclama la libération des esclaves.

Aujourd'hui, l'esclavage est interdit dans la déclaration universelle des droits de l'homme signé en 1948 par l' O.N.U. (Organisation des Nations Unies). Mais des pratiques esclavagistes perdurent dans le monde : vente d'esclaves au Soudan en 1995, trafic de femmes et d'enfants vendus pour la prostitution, réseaux de travailleurs clandestins fournissant une main d'oeuvre déportée dans de nombreux pays... Certains chefs de tribus arabes ont encore des esclaves à leur service.

Mais de nos jours, les hommes, les femmes et les enfants tenus en esclavage n'ont même plus la chance qu'avaient ceux des Romains, celle d'obtenir la liberté en récompense de leurs services. Le trafic actuel n'a qu'un but : le profit, et qu'une issue : la destruction de vies humaines.

 

 
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